Il y a quelques mois, Microsoft, avait présenté un concept de datacenter capable d’être plongé dans la mer. La firme passe à la vitesse supérieure en immergeant sa capsule dans les eaux écossaises pendant plusieurs années.
Le projet Natick 2 a pris l’eau, mais dans le bon sens du terme. Microsoft vient en effet de couler à 35 mètres de profondeur son datacenter submersible au large de l’Écosse (l’Ile d’Orkney exactement) pour une durée de 5 ans.
Concrètement, l’engin se présente sous la forme d’une coque cylindrique, fabriquée en France par les équipes du groupe Naval de Brest. « Une trentaine de collaborateurs ont ainsi été mobilisés durant 18 mois : la moitié pour l’ingénierie et l’autre moitié pour la production avec notamment des soudeurs, des monteurs, des emménageurs, des coquiers, des peintres, etc. », peut-on lire chez nos confrères de Ouest-France.
Au sein de cette enveloppe pressurisée (pour éviter la corrosion du matériel) d’un peu plus de 12 mètres de long, on trouve 12 racks comprenant 864 serveurs et 27,6 pétaoctets de stockage. Le refroidissement des équipements est assuré par les eaux froides de la mer. Pour l’alimentation électrique, Microsoft mise sur les énergies renouvelables en l’occurrence des éoliennes.
Un datacenter de proximité
La force marémotrice a également été testée lors du premier projet Natick en collaboration avec le centre européen d’énergie marine (EMEC European Marine Energy Centre) et intègre le module de seconde génération. La firme américaine souligne qu’à l’emplacement choisi, les courants peuvent atteindre 9 km/h, tandis qu’en surface les vagues oscillent entre 3 mètres et 18 mètres de hauteur en période de mauvais temps.
L’objectif de ce programme est de connaître la viabilité d’un datacenter sous-marin autonome. Dans un blog sur le projet Natick 2, la firme de Redmond rappelle que plus de la moitié de la population mondiale habite à moins de 200 km d’une côte. Les besoins en matière de centre de calcul croissent avec les usages (IA, streaming vidéo, jeu en ligne, cloud) et leur proximité est un atout pour réduire la latence. Si ce programme est un succès, Microsoft entend bien investir à l’avenir dans ce type d’infrastructure.